• 2008 : Voyage de Diane au Mali

    Voici l'article paru sur le blog de Diane en mars 2008 suite à son retour du Mali:

          Ce que je vais décrire, vous l’avez sûrement lu ou entendu plusieurs fois. Moi aussi j’avais en tête les images de l’Afrique, ces photos d’enfants, de maison en terre, de pauvreté. Mais j’étais loin de m’imaginer à quel point ce voyage me toucherait et me marquerait. Je ne veux surtout pas tomber dans le pathos ! J’ai juste envie de vous dire que pour bien comprendre, il m’a été indispensable de me rendre sur place et je suis heureuse d’avoir eu la chance d’aller là bas. Encore plus pour voir ma grand-mère et découvrir tout ce qu’elle a pu faire ces dernières années. 

    Ablo et 30°C m’attendaient à l’aéroport de Bamako dimanche. Un demi tour en vol d’urgence pour revenir sur Alger 1h après le décollage (suite à une fissure dans le hublot du pilote) a retardé l’arrivée de 3h. Le pauvre Ablo m’a donc récupérée à minuit et nous sommes allés directement à l’hôtel pour une nuit courte et un petit déjeuner européen.

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      J’ai réellement été dépaysée le lendemain en découvrant les routes en terre de la capitale et les villages sur les bords de la seule route goudronnée Bamako-Ségou. Ces villages sont des villages marchands où le voyageur peut acheter de tout, viande, poisson, statues, boissons, légumes, tissu, ...  


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    Nanou et Maria prenaient l’apéritif d’après messe quand nous arrivés à Ségou ! J’ai enfin pu associer un visage au nom de Maria, une femme extraordinaire complètement dédiée à la ville et ses alentours. Quelle joie de voir Nanou, visiter sa maison, rencontrer les gens qui l’entourent. Sidi (un jeune réfugié Ivoirien qui habite chez ma grand-mère) m’a guidée le premier soir sur les bords du Niger et m’a donnée un bon aperçu de la ville.

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    Là bas, quand on demande où est la poste, on répond « il faut aller jusqu’au premier goudron, puis tourner à droite et la poste est un peu plus loin ». Peu de routes sont goudronnées et délimitées, les voitures côtoient les cyclistes, les piétons et les charrettes à ânes ! Le sable rouge est présent partout et au moindre coup de vent, on devient bronzé d’un côté… enfin surtout les blancs… et surtout les blancs qui se mettent toutes les heures de la crème indice 50…   Le lendemain, Ernest m’a montré le marché du lundi ! Magnifique, beaucoup de couleurs, beaucoup de monde, beaucoup de senteurs. J’ai dévalisé les marchands de souvenirs (au passage, je détruis l’idée que rien n’est cher, les prix, mêmes après négociations acharnées rivalisent avec les prix français) et j’ai refusé une première demande en mariage.



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      Mardi, nous sommes allés à Jigo et dans les villages voisins avec Ablo et Nanou. Il faut bien connaître la route mais Ablo est un conducteur hors pair ! Aucun panneau, des pistes qui secouent, des vaches et des chèvres qui traversent devant la voiture, des baobabs et un soleil de plomb.


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    Jigo est donc ce village de brousse qui a changé de visage après les nombreux travaux réalisés ces dernières années : puits, école, cantine, château d’eau, centre de santé, panneaux solaires. C’est là bas que j’ai réalisé vraiment ce que ma grand-mère avait apporté et à quel point les gens de ces villages sont démunis. Comme dit Nanou, ce n’est pas le Moyen Age… c’est le Néolithique ! Maisons de terres, greniers pour le mil, enfants nus, à chacun de mes pas guidés par Oumar (un ancien élève de l’école devenu Maître), je découvrais une autre réalité. J’ai visité les 6 classes de l’école et j’ai assisté au déjeuner des enfants, un plat payé par l’association (et bien souvent l’unique repas de la journée) préparé par des femmes du village. Les enfants sont par terre en petits cercles. Un enfant par groupe est désigné pour aller chercher le plat et l’apporte au centre du cercle. Les enfants mangent avec leurs mains, dans un silence total. Choc.



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    Mercredi a été une journée assez tranquille, je suis restée en grande partie chez ma grand-mère et j’ai vécu à son rythme. C’est fou le nombre de personnes qui défilent ! Bien souvent par politesse, pour saluer et prendre des nouvelles, souvent aussi pour essayer les paires de lunettes apportées par les "touristes"et parfois pour exposer un projet et demander de l’argent.
    L’essayage des lunettes est un rituel quotidien. Les Maliens n’ayant pas les moyens d’acheter des lunettes viennent chez ma grand-mère et essaient les vieilles paires venues de France en espérant en trouver une qui corrigera au mieux leur vue. Certains ne trouvent pas et reviendront au prochain arrivage, d’autres sont plus chanceux et repartent avec leur paire, gratuite bien évidemment. Tous les jours de nouvelles personnes se présentent.

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    La journée de mercredi m’a aussi vu arpenter les « rues » de Ségou sur le vélo de Sidi à la recherche de la poste et de la pharmacie. J’ai dû être l’attraction principale de la journée de certains Ségoviens. Une blanche sur un vélo, se débattant pour ne pas tomber sur les routes sableuses et passant 4 fois au même endroit (car tous les carrefours se ressemblent) devait être un spectacle à ne pas manquer ! Surtout que ce jour là, le vent soufflait très fort et soulevait une masse impressionnante de sable. J’ai donc mangé de la poussière et du sable, par la bouche mais aussi par les yeux et le nez. Le point positif c’est que ça a fait rire Nanou quand elle m’a vu rentrer.
      Jeudi, nous avons visité le lycée du quartier administratif. Les 16 classes ont été rénovées grâce l’argent du Sénat (que Nanou a obtenu après plusieurs rendez-vous et courriers !). Des fresques ornent les murs de l’entrée. J’ai rencontré un professer d’anglais qui est venu ensuite pour parler avec une vraie américaine parce que « c’est une chance vous comprenez ». Oui la vraie américaine c’était moi… (J'habite à New York)


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    Le soir Ablo m’a conduite sur les bords du Niger à 15km de Ségou pour une balade en pirogue.
    Au moment de partir, Ablo pousse la pirogue et le piroguier tombe à l’eau ! ça promet… La balade était magnifique, on a longé la rive, ce qui m’a permis de découvrir la vie quotidienne des habitants des villages des bords du fleuve et les plantations d’oignons. Les enfants aident leurs mères à porter l’eau pour arroser les cultures. Ablo me lance « Comment peut-on leur parler des lois sur le travail des enfants ? Les mamans ont besoin des enfants pour finir leur travail, impossible de les envoyer à l’école ! ». Pas de réponse évidente pour changer les habitudes et les mentalités… A chaque plantation, les enfants faisaient de grands signes pour nous saluer. A la fin de leur journée de travail, ils font les lessives et se lavent dans le fleuve. Cette balade a accentué quelque peu ma gène qui me tenait depuis le début du séjour due au côté voyeur de mes visites et découvertes…

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    Vendredi, nous avons vu le barrage de Marsala, un grand barrage sur le Niger construit au début des années 40. Nous avons marché sur les digues, loin de la chaleur étouffante de Ségou sous une petite brise bien agréable. A notre retour à la voiture, des femmes qui vendaient du poisson nous ont entourés et nous empêchaient de repartir ! Ablo a acheté quelques poissons et nous sommes rentrés, juste à temps pour la dernière soirée à Ségou : un repas à l’hôtel-restaurant L’Auberge avec Nanou et Maria. Un restaurant ?? Oui ! L’hôtel est tenu par des Libanais, la nourriture est saine et le repas était délicieux. J’ai goûté au poisson le plus répandu là bas : le capitaine. Une très bonne soirée !


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    En rentrant, Sidi m’attendait pour faire de la Physique avec un de ses copains de classe. Je me suis donc replongé (c’est le cas de le dire) dans « la poussée d’Archimède » à faire devant eux des expérience avec un saladier rempli d’eau et une tasse. C’est vraiment génial de voir des jeunes comme Sidi avec une envie réelle d’apprendre et d’apprendre encore plus. Sidi est toujours plongé dans ses livres et cahiers. J’espère vraiment qu’il s’en sortira.

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     Samedi 8 mars, dernier jour à Ségou. Et fête des femmes. Ma grand-mère était invitée à une cérémonie pendant laquelle le maire lui a remis un diplôme pour la remercier de toutes les actions qu’elle avait fait pour la région. Pour l’occasion, Nanou a acheté du tissu « spécial 8 mars » et s’est fait faire une robe (3 euros le tissu, 1,5 euros la confection, 1heure de temps !). La cérémonie présidée par le gouverneur a duré toute la matinée et c’était une nouvelle fois émouvant de réaliser à quel point les Ségoviens estiment et aiment notre grand-mère.  
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    Je suis repartie, le cœur gros, vers Bamako avec Ablo. Après une escale à Dakar et un changement à Alger, j’ai retrouvé Emilie à Paris pour déjeuner rapidement avant de repartir pour New York dans la foulée. -2°C à mon arrivée !   Ce voyage m’a beaucoup marqué et je vous encourage vraiment, surtout ma famille, à faire cette expérience, tellement enrichissante !!


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  • Commentaires

    1
    Vieux
    Dimanche 26 Juin 2016 à 10:14

    ça c'est ma région de Ségou au Mali

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